L'auteur : Federico García Lorca
Traduit de l’espagnol par Carole Fillière
Préface de Zoraida Carandell
Postface de Carole Fillière
Le mot de l’éditeur :
Une colombe cruelle au cœur d’éléphant… Un coq qui perd son âme à mesure qu’une brodeuse emprisonne son chant dans le métier à tisser… Un homme qui verdit au gré des paysages qu’il traverse…. La mère de Charlie Chaplin dont on emporte le corps dans une chaussette fine… Des amants assassinés par une perdrix… Cinq dames amoureuses d’un jeune homme soudain changé en papillon… Des étoiles qui clignent des yeux au rythme du télégraphe… Les proses que rassemble cet ouvrage composé de nombreux inédits révèlent un Federico García Lorca que peu de lecteurs connaissent : surréaliste et grinçant, cruel et facétieux, subtilement iconoclaste. Poèmes en prose, contes, nouvelles –, peu importe les classifications. Le poète se joue des traditions et des codes avec la virtuosité d’un toréador des mots.
Extrait :
« Rien de plus antipoétique que le lien logique entre deux objets de quelque espèce qu’ils soient. Il faut briser les amarres des liens visibles et invisibles. Il faut laisser les objets et les concepts aller librement où ils veulent, qu’ils luttent, qu’ils volent pour que le monde soit plus amusant et que puisse exister la véritable poésie. Vous, les poètes, avez une peur terrible de perdre la tête et un amour incompréhensible de la qualité logique. C’est absurde de te conformer à l’idée selon laquelle la chaussure n’a d’autre utilité que d’être chaussure et la cuillère cuillère. »