ROMAN
L'autrice : Ysabelle Lacamp
Disponible en version numérique
L'histoire :
Mai 45, libération du camp de Terezin. Un air de jazz siffloté par un petit tchèque aux oreilles en choux-fleurs bouleverse l’un des rescapés des camps qui vient d’échouer ici, au terme d’une longue marche de la mort. L’enfant s’appelle Leo Radek. Il est le dernier enfant survivant de Terezin, antichambre de la mort pour des milliers de juifs, où les nazis parquèrent des artistes pour servir de vitrine en une sordide mascarade. Lui aussi est bouleversé par la rencontre qu’il vient de faire : cet homme décharné, fiévreux, au regard bienveillant et si transparent, parle ce français qu’il aime, et c’est un poète. Il s’appelle Robert Desnos. Comme un grand frère protecteur, le poète qui se meurt, trouve encore une fois les mots. Une rencontre inoubliable où la poésie triomphe sur la barbarie, et où l’humour est plus fort que la mort.
Extrait :
« Si tu savais comme je t’écoute p’tit gars, ou plutôt comme je vous entends, vous, enfants de Terezin…
Si nous ne dormons pas, c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent…
Ai-je écrit ces mots pour vous ? Vous dont j’ai croisé les beaux visages émaciés à Auschwitz, vos traits purs lavés de ciel comme empreints d’idéal et de cette rage de vivre qui vous tient debout afin de dire NON au mal. (…) Tu t’es arrêté pour reprendre ton souffle, la tête semblait te tourner. Mais tu t’es repris et d’une voix rauque, si peu audible qu’il me semblait que tu te parlais à toi même, tu as alors lancé :
– Poètes libres, vous l’étiez, enfants de Terezin, même si vous le deviez aux forces malignes du monde ! Mais sache, p’tit père, qu’à certains, il aura fallu toute une vie pour le devenir ! »
Collection "Sur le fil" – Des romans où le destin d’un poète croise la grande Histoire